Entreprendre en période de crise...petit guide illustré

Publié le par port-de-plaisance-a-terre-83

 

 

Il est fou! Et non ca n'est pas "Afflelou"! Ca se saurait... mais il y aspire!

 

ENTREPRENDRE EN PERIODE DE CRISE

 

criseEn guise d'introduction, je vous invite à lire l'excellent article "ENTREPRISE FACE A LA CRISE...COMMENT REAGIR?"

 

Etre patron et faire face à une crise, plutôt des crises telles que celles que nous avons connues cette décennie n'est déjà pas une sinécure. Alors entreprendre, créer, structurer une entreprise dans cette période...

 

Et pourtant ?...Est-ce impossible et faut-il renoncer?

 

Quels sont les éléments de base pour la création d’entreprise en période de crise ? Où sont les difficultés ? Où sont les situations plus faciles ?

 

 

Les éléments de base qui doivent conduire la création de l’entreprise, que l’on soit en période de crise ou non sont comme le rappelle justement l’article de wiktik :

 

1 – AVOIR UNE IDEE D'ENTREPRISE QUI TIENNE LA ROUTE.

Mais une idée n’est pas suffisante tant qu’elle n’a pas été testée économiquement. Seul le business model du créateur lui permettra de savoir si l’idée est la bonne. Tout projet d’entreprise bénéficie d’une présomption de valeur, mais l’évaluation économique, elle, peut être un couperet!

 

Par l’exemple :

 

Notre idée de créer un port de plaisance à terre fait face à un marché en situation de saturation des places à flot. Le bassin de navigation et très intéressant et la région est la seconde de France en terme de tourisme.  Le marché est présent.

Le produit vendu, un abonnement permettant d’avoir une place de port à terre garantissant de pouvoir utiliser son bateau comme en situation de port à flot. Un tarif à peu près similaire à celui des places à flots, mais moins d’entretien, moins de frais, moins d’usure et plus écologique en plus. Une structure de coûts qui permet de dégager une rentabilité.

Sans dévoiler notre business model, celui-ci nous a permis de voir que l’idée était viable économiquement.



 

2 – AVOIR LA CAPACITE A TRANSFORMER L'IDEE EN ENTREPRISE.

Et là, c’est une autre affaire. Qu'on se le dise, avoir l’idée et la tester économiquement est presque facile. Nous en savons quelque chose!

 

Dans un premier temps, il est nécessaire d’avoir des moyens pour investir dans son projet. En effet comment être crédible si l’entrepreneur n’est pas le premier à se mouiller et prendre des risques ?

 

Ensuite, il faut réussir à convaincre, convaincre les partenaires publics ou locaux, convaincre les élus, convaincre les financiers et banquiers, convaincre l’assistante de direction pour ouvrir la porte, convaincre tout le monde sur son chemin en fait. La capacité de convaincre tient naturellement de l’idée du projet, mais également du passé, des formations, des expériences, de l’âge, de la capacité d’investissement naturellement, voir même de sa « belle gueule » ou pas.

 

Par l’exemple :

 

Pour notre projet, nous avons les finances nécessaires à son lancement, c'est déjà ca.

Pour notre projet, nous avons le besoin d’un foncier qui soit, vous vous en doutez certainement, situé en bordure de rivage. Ces fonciers sont sur le Domaine Public Maritime (DPM). C’est à dire qu’ils appartiennent à l’état. Il faut donc une Autorisation d’Occupation Temporaire (AOT). C’est un genre de baille emphytéotique qui permet d’exploiter le terrain sous conditions et sur une durée déterminée.

 

Nous avons donc identifié des fonciers correspondants à notre besoin à Toulon. Puis nous nous sommes rapprochés des autorités compétentes pour savoir quelle était la destination de chaque terrain identifié.

Et là, le bal a commencé!  Nous sommes allés de réunions en réunions, laquelle devant les élus, laquelle devant la CCI, ou encore la Communauté d’agglomérations TPM et les autorités portuaires Ports Toulon Provence:

  

- Les terrains identifiés étaient disponibles, puis la fois d’après plus du tout, ou alors au final ils étaient destinés à recevoir un parking voiture et une baraque à frites ou pire, des boues.


- Les autorités portuaires nous ont mêmes invités à faire le projet à Brignoles soit à une cinquantaine de kilomètres de la mer.
 

- Le maire de Toulon est quant à lui plus occupé à être mis en avant dans la presse lors des fêtes foraines qu’à rencontrer des « petits » entrepreneurs sur son territoire, période électorale en vue.
 

- Enfin, la Chambre de Commerce et d’Industrie du Var, qui plébiscite ce type de projet nous a répondu « qu’elle n’avait pas les moyens de nous aider dans notre projet d’entreprise ». Le comble quand même!

 

Nous avons eu des retours très positifs sur l’idée du projet, sur le besoin d’une structure telle que la notre dans la région et pour les plaisanciers. Nous avions même un terrain et un « Go » en juillet 2011 avant que tout ne retombe comme un soufflet. Concrètement nous en sommes toujours à ce stade aujourd’hui après un an et demi. Et nous nous battons toujours

 

Pendant ce temps là, les grands, les gros eux passent. Le dernier exemple en date ? Monaco Marine, un groupe qui pèse lourd dans le secteur de la maintenance de yachts. Le groupe a demandé un terrain, qui nous intéressait fortement d’ailleurs, et l’a eut sans problème, garantissant un apport de 10 millions d’euros et 200 emplois. 200 emplois qu’il n’y aura certainement jamais car techniquement le terrain ne le permet pas.

 


 

3 – SAVOIR S'ENTOURER.

Ce conseil n’est pas toujours aussi simple qu’il y paraît. Il s’agit de définir de qui il faut s’entourer, quelles sont les contreparties à cet entourage. Où sont les risques ?

 

Les proches collaborateurs doivent avoir toute votre confiance, et la confiance ca se gagne. La famille bénéficie de ce gage. Mais attention à ce choix, les risques d’une confrontation et de gâcher ces relations, sont forts dans la situation d’une création d’entreprise qui tourne mal.

 

A contrario, il est parfois nécessaire de s’avoir s’entourer pour ouvrir les bonnes portes, ou accéder à certains réseaux, nécessaires pour le business. Dans ce cas attention aux propositions trop alléchantes pour être sincères. Attention encore une fois également aux contreparties qui peuvent être attendues à défaut d’être demandées ouvertement.

 

Par l’exemple : 

 

Sur le projet que nous portons nous marchons mon frère et moi ensemble. Nous avons deux profils différents, une même passion pour ce projet et son environnement. Nous connaissons nos limites et nos risques.

 

Et pourtant, il nous manque un entourage nécessaire pour mettre en place ce projet. Il nous manque aujourd’hui des appuis politiques pour pouvoir être entendus par les élus locaux.

 

Il nous manque des appuis en réseaux plus discrets sur la région. En effet, nous avons regardé de très près les réseaux de nos interlocuteurs dans le sud est. Et sans dire tous, mais plus de la majorité appartient à un même « petit cercle d’affaires ». Entre-eux, ils prennent les rennes de la région et font d’une certaine manière la pluie et le beau temps sur le business. 

 

Nous avons toutefois des appuis et des sources d’information pour rester un peu au courant et au contact du terrain.

 



OU SONT LES DIFFICULTES SUPPLEMENTAIRES EN TEMPS DE CRISE?

 

Si vous en tant que porteur de projet en temps de crise, vous n’êtes pas frileux, sans friser l’inconscience tout de même,  vos interlocuteurs eux le sont tous ! A fortiori il y a fort à parier que la majorité de vos interlocuteurs sont des employés ou fonctionnaires n’ayant qu’une faible culture de l’entrepreneuriat quand ca ne tient pas qu’à l’image : entreprendre c’est risqué. Au moins c’est dit !

 

Les difficultés additionnelles sont nombreuses. Certaines tiendront par ailleurs des caractéristiques propres de votre projet. Nous pouvons en lister certaines :


·      Le nerf de la guerre c’est l’argent. Pas si simple en période normale de faire sortir le banquier de son coffre, alors en période de crise,  la porte de ce dernier est verrouillée. Idem du coté des subventions. A ce sujet, souvent le meilleur moyen semble hélas d’être au chômage. Je ferai bientôt un article sur cet aspect de la création d’entreprise en France.


·       Le contexte économique peut favoriser les acteurs importants déjà installés, fermant la porte à votre accès au marché. Dites le vous, car ca n’est que trop vrai, tant que vous n’êtes pas gros, vous êtes petit ! Ne venez pas jouer dans la cour des grands. On ne vous le dira pas, mais vous le verrez de vos propres yeux et on vous le fera sentir le cas échéant.


·       Un projet d’entreprise dévore tout votre temps, il faudra dans ces périodes moroses, plus d’énergie pour convaincre, plus de préparation, plus de motivation pour ouvrir les portes. Bref préparez-vous à y consacrer tout votre temps et votre énergie.


·     Vous entendrez également plus de sirènes alléchantes sur des opportunités commerciales ou des incitations pour vos pousser vers la création d’entreprise ou pire l’auto-entreprise. Vous n’avez peut être pas à y gagner en regardant de près.

 

 

 

OU SONT LES FACILITES ADDITIONNELLES EN TEMPS DE CRISE?

 

Il peut y en avoir quelques-unes, rares, mais tout de même, elles sont souvent le pendant inverse des difficultés énoncées plus haut.

 

Par exemple, si vous avez du capital, cela peut faciliter vos partenariats avec des entreprises, ou vous permettre de partir d’une entreprise existante.

 

Vous connaissez l’adage, après la pluie, le beau temps ? Il peut être sous certaines conditions judicieux de créer son entreprise en temps de crise pour être prêt lors de la reprise. De là à dire qu’il faut attendre les crises pour créer son entreprise, il ne faut pas pousser mamie dans les orties. Mais disons qu’une entreprise qui s’installe et grandit en temps de crise a de bonnes chances se prospérer avec la reprise.

 

 

 

POUR CONCLURE

 

Je crois que cette phrase résume bien notre état d'esprit et le message que nous souhaitons faire passer à nos partenaires du VAR :


« Etre chef d’entreprise, c’est une véritable épreuve de résistance, c’est finir par réussir à force de ne pas abandonner ».

 

A bon entendeur.

 

L'équipe Projet

 

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